Le Moqueur

Je suis la Tempête suave
qu’emplit la colère des flots!
Je souffle sur les Étoiles
et j’éclipse leurs Mots!
J’ai l’Impossible pour Esclave
et l’Avenir, je le nargue de mon Ombre opaque!
Je suis le Barbare! et j’aime les fleurs!
Comme Pan mon coeur vit d’amours,
et mes fureurs dévorent la Nature pie!
Je suis le Temps qui crée
et le Volcan qui transforme!
On m’appelle la Mort,
je suis Satyre!
Demandez à la Marguerite des prés si je suis beau,
les arbres m’aiment et j’aime la vie!
Le Printemps est mon Sourire,
je suis Soleil noir,
dans un Monde de dahlias et de jasmins en fleurs!
L’Enfer coule dans mes veines,
tout mon Sang est chansons!
Je suis Satan, je suis la Tentation!
Je détruis ce que le Dieu des hommes érige,
mes Jardins me chérissent comme leur Enfant,
de mon rire jaillit des Mondes…
et je suis triste sous les cieux!
Je suis un Ouragan de parfums hideux,
mais je suis l’Idole des Nymphes
aux multiples douceurs! Je suis Ange!
Je suis né de Dieu! Je suis Démon!
Qu’importe l’Éternité du Sage?
Demain j’irai au Paradis!
Félines sont mes Caprices,
belles mes Flammes et mes Maladies!
Je suis le Frère-de-l’Univers!
Je n’ai de Dimension que hors des Sphères!
Sans mentir je trompe! Ma Vérité nuit!
Je suis Sombre comme vos Nuits!
Mes Étoiles sont miel! Je suis le Lucifer des bois,
le rêve! l’Envie obscure!
Que sont les Siècles dans ma main?
Un peu de poussière! Un peu d’Or Sombre!
Je sème et je souffle!
Je brave et j’abolis!
Je suis Seul contre le Monde!
Je suis… le « vrai » Paradis!
Les Âmes de la Terre sont mon Antre,
j’enivre la Femme de mon vin!
J’égare les Religions!
Je les disperse Feuilles-Mortes dans la Galaxie!
Je fane les Vierges hideuses!
Je fourvoie tout Prêtre menteur!
Je me recueille dans l’encens du Pontife!
Je vois tout… tout me lasse!
Ma bouche est Nectar!
Ma voix émeut l’Extase!
Mes ailes sont « noires » et « invisibles »!
Je suis « beau » pour « qui me peut voir »!
Dieu m’aime! J’aime la Solitude!
Il m’appelle! Je chante dans les champs!
Je veux « mon » Paradis dans le coeur de mes Nymphes!
Je suis le Fiel Sidéral!
Les Étoiles sont mes Fleurs, mon Poison est beau!
Mon Orgueil est ailé!
Qu’importe les Siècles, ces Troupeaux?
Je suis Satyre et je vaux tous les Dieux!

Amertume

Nous sommes l’un de l’autre,
– étoiles du silence! –
Je suis de toi,
– pouvoir sidéral! –
Et vous rêves! rêves!
Comme l’eau d’une fontaine,
nous sommes l’un de l’autre
– amertume! –

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Au bout de l’espoir

Ô Poésie!
Toi qui ne chantes que la vie et l’amour en l’homme,
allons retrouver l’aube,
au bout du long chemin,
retrouver l’aube au bout de la lutte!
Voici nos chants!
Voici notre sang!
Voici nos rêves, nos peines et nos diamants!

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Au clair de l’apocalypse

Dans mon rêve le plus profond
je te vis!
– Dahesh! –
Tu étais au-delà du Monde,
siégeant comme une vision de jaspe et de cornaline,
sur un Trône de diamants et d’émeraudes.
Tes Six Anges se tenaient trois à ta droite, et trois à ta gauche!
Un Séraphin de ton Armée céleste s’avança,
tenant une balance prête dans la main.
Quand tu lui fis signe,
il se pencha et cueillit le Monde,
comme un fruit mûr sur la branche du Temps;
et le posa sur un des plateaux éclatants de la balance.

Et puis il le pesa…

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C’était hier

Hier, en passant près de ma demeure,
tu es venu t’asseoir à l’ombre de mes jardins.
Tu as mangé de mes fruits;
et dans le silence de ton coeur,
tu a béni mes arbres et mes rameaux.
Depuis ce jour mémorable,
j’ai tracé de nouvelles allées
parmi l’herbe tendre et les fleurs odorées.
Et ma tristesse me tourmente
– sans cesse –,
car en mon coeur quelque chose me dit,
qu’avant longtemps,
tu ne reviendras plus mêler ton ombre
aux ombrages que tu as bénis.
Tes traces sont encore partout vivantes;
aucun pas d’ami n’est venu les effacer.
Car parmi l’herbe verte et les feuillées fleuries,
j’ai emprunté de nouveaux chemins.
Et chaque matin je me lève avec l’aube,
et nettoie la poussière des étoiles,
qui tombe les effleurer;
et je prie le Ciel que tu reviennes,
en baisant, comme elle,
ô Dahesh!
ton passage qui m’a béni.

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Cendres

Demain je serai un peu de cendres
dans la main de la nuit!
Demain je serai un chant muet
au sein d’une corolle!
Mais Ton souffle ressuscitera ma joie,
et les abeilles messagères
butineront dessus ma fleur!

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