Le Rêve Brisé de Feysal

Les Éditions Jeune Lévrier présentent : Le Rêve Brisé de Fayçal el-Hâchimi (1er Roi d'Irak)

PRINCE charismatique aux yeux d’aigle, l’émir Fayçal el-Hâchimi (fils du chérif de la Mecque et roi du Hedjaz Hussein Ibn Ali) était un homme de vaste culture, naturellement ouvert à l’Occident et parlait couramment le français, la langue diplomatique de l’époque. Il fut sans contredit une des rares figures politiques arabes à avoir charmé, par son intelligence et la profondeur de ses vues, par la douce stabilité de son caractère et son intransigeance nationale, tous les grands politiciens et les dignitaires européens qui l’ont approché lors des discussions à la Conférence de la Paix (conférence internationale tenue à Paris en 1919 par les vainqueurs de la Première Guerre mondiale) : français, britanniques, italiens et américains ! Ce prince au destin si fulgurant, si étrange, fut aussi un des rares représentants de la Nation arabe à n’avoir jamais, semble-t-il, cherché à concéder à son profit la moindre parcelle d’autonomie et d’indépendance nationale que les peuples d’Orient avaient méritées au prix de tant de sacrifices aux côtés des Alliés lors de la Première Guerre mondiale. « Mes amis, l’indépendance se prend et ne se donne pas, » avait-il lancé, avec une rare amertume dans la voix, aux Syriens qui lui demandaient si les discussions à propos de la Nation Arabe s’étaient bien déroulées entre lui et Clemenceau…

Un leurre monumental supervisé par la Société des Nations

« […] Enfin je me suis étendu sur les trois célèbres accords qui ont conduit au démembrement arbitraire de l’Empire ottoman, et au partage de ses provinces arabes et perses en petits « États autonomes et indépendants, organisés selon la volonté de la majorité ». À mes yeux, un leurre monumental supervisé par la Société des Nations ! Un leurre qui a permis aux grandes puissances occidentales de déguiser, voire légitimer au nom du prétendu « droit international des peuples à disposer d’eux-mêmes » (principe d’autodétermination des peuples lancé par le présient américain Wilson dans ses célèbres Quatorze Points qui ont présidé aux négociations du Pacte de Paris et donné naissace en quelque sorte à la Société des Nations) des crimes de droit international sans précédent dans l’histoire de l’Humanité ! Notamment contre les peuples arabes et musulmans du Proche-Orient. Quel ne fut pas mon étonnement de découvrir surtout que, contrairement à ce que l’on croit communément : la majorité des Maronites du Mont-Liban était contre l’idée désastreuse de détacher le Liban de la Syrie… »

 

TOUT SUR LA NAISSANCE DES PAYS ARABES SOUS LE MANDAT : l'Irak, le Liban, la Palestine, Israël, la Syrie, la Jordanie... Et puis surtout le drame de Baabda, où l'auteur nous révèle que même les Chrétiens Maronites du pays du Cèdre actuel, militant pour la démocratie, étaient contre la folle idée de détacher le Liban de la Syrie

De quoi s’agit-il dans cette étude sur le roi Fayçal d’Irak et les pays arabes sous le mandat ?

« Politiquement, c’était une faute grave de détacher le Liban de la Syrie (car personne n’aurait pu apaiser la région comme l’aurait fait le roi Fayçal sous le mandat) et, socialement, un crime impardonnable à l’encontre des peuples arabes. Et pourtant, il le fallait afin que s’accomplissent les Saintes Écritures… » (L’Auteur)

EN TRAVAILLANT la partie historique de mon deuxième volume de la Série Dahesh (La Porteuse de pierres), j’ai fait plus d’une curieuse découverte touchant le sujet que j’étudiais.

La première est que le Mont-Liban[1] (cet antique massif syrien qu’on confond avec le Liban d’aujourd’hui), est si peu mentionné dans l’histoire des civilisations – et encore moins, dans l’histoire antique ou moderne, le Liban proprement dit. Le nom de ce pays ne fit son apparition qu’au début du vingtième siècle, à partir des années vingt.

La seconde est qu’en revanche, le nom de Liban est partout présent dans la Bible, du Deutéronome au Livre des Rois, des Chroniques aux Psaumes ; de même qu’il est cité avec une sorte de ferveur idéale par presque tous les grands prophètes hébreux, notamment ceux qui ont annoncé la venue du Messie à l’ombre de ce massif méditerranéen, alors qu’il ne porta son nom et ne devint le pays que nous connaissons qu’en 1920, à l’issue de la Première Guerre mondiale.

La troisième découverte, d’une importance capitale à mon avis, est que ce lieu-dit Liban se trouve au cœur de la « Terre promise » rêvée par Moïse, le plus grand législateur des tribus du désert. Au cœur de la Terre promise pour ne pas dire le cœur même de la Terre promise…

Entre temps j’avais pris une montagne de notes sur la chute et le démembrement de l’Empire ottoman, et, à leur lumière, j’avais rédigé ce petit recueil de mémoire, sorte d’essai préparatoire au travail plus vaste que j’envisageais. Ce n’est qu’une ébauche, encore un brouillon… Le voici en tout cas, présenté à mes lecteurs avec le moins de commentaires possible, donnant à chaque groupe ethnique ou politique la parole, laissant parler l’Histoire par les documents mêmes de l’Histoire. J’ai surtout tenté d’expliquer comment le Mont-Liban devint le « Petit Liban » sous le régime du moutassarifat, puis forma le « Grand-Liban » des années vingt. Et j’ai enfin parlé de son peuple, de ses communautés religieuses et de ses dirigeants politiques avant, durant et après la Conférence de la Paix de Paris/Versailles qui a changé la carte géopolitique des pays du Proche-Orient et de la Mésopotamie. Enfin je me suis étendu sur les trois célèbres accords qui ont conduit au démembrement arbitraire de l’Empire ottoman, et au partage de ses provinces arabes et perses en petits « États autonomes et indépendants, organisés selon la volonté de la majorité ». À mes yeux, un leurre monumental supervisé par la Société des Nations ! Un leurre qui a permis aux grandes puissances occidentales de déguiser, voire de légitimer, au nom du prétendu « droit international des peuples à disposer d’eux-mêmes » (principe d’autodétermination des peuples lancé par le président américain Wilson dans ses célèbres Quatorze Points qui ont présidé aux négociations du Pacte de Paris et donné en quelque sorte naissance à la Société des Nations), des crimes de droit international sans précédent dans l’histoire de l’humanité ! Notamment contre les peuples arabes.

Quel ne fut pas mon étonnement de découvrir surtout que, contrairement à ce que l’on croit communément : la majorité des Maronites du Mont-Liban[2] était contre l’idée désastreuse de détacher le Liban de la Syrie.

On voit à la lumière de ce regrettable gâchis qui désole aujourd’hui cette région rattrapée par ses démons du passé, que ces vrais héros démocrates de la Nation arabe n’avaient pas tort d’avoir recherché l’alliance naturelle avec la Syrie de Fayçal el-Hâchimi, fils du chérif de la Mecque. Ouvert à l’Occident, ami sincère des Sionistes et des peuples minoritaires d’Orient, hautement estimé par les Chrétiens et les Musulmans, rien de ce qui se passe aujourd’hui dans le monde arabe (tout ce sang versé inutilement entre des peuples frères, ces crimes atroces commis contre des pauvres populations sans défense, d’attentats à la voiture piégée, de génocides systématisés et de guerres civiles qui déstabilisent la paix mondiale), rien de tout cela, de Damas à Jérusalem, de Beyrouth à Bagdad et de Tel-Aviv à Gaza, n’aurait eu lieu actuellement s’ils s’étaient librement rangés derrière l’émir Fayçal, ce jeune prince arabe de la tribu des Quraychites ! Ai-je besoin de le dire ? Tout aurait été bien différent aujourd’hui dans cette région qui menace la paix et la stabilité internationales, et l’histoire du monde arabe entier aurait pris un autre cours s’il avait suivi ce jeune prince bédouin (devenu grâce à la politique arabe de Churchill le Ier Roi d’Irak après que la France de Clemenceau l’eût sottement exilé du Royaume de Damas), et si enfin les puissances occidentales, engagées dans un ultime marchandage qui devait aboutir au partage colonial de la région, n’avaient, dis-je, fait avorter son rêve de grande Nation Arabe Unie le jour de Mayssaloun.

Ma conclusion de petit historien, ou plutôt de lecteur passionné d’histoire, tirée de mes recherches sur la naissance, l’évolution, le déclin et les « renaissances » à travers les âges de la ville sainte de Jérusalem, est que l’antique « Ourou-Salim »[3] ne prit l’importance que nous lui connaissons aujourd’hui que depuis le roi David, fondateur du Royaume d’Israël. Avant ce temps, la « cité palestinienne » était un lieu ignoré de l’histoire éthique des peuples, autant que l’est le Liban présentement. D’ailleurs, du point de vue purement social, le « Pays du Cèdre »[4] ne fit des remous à l’échelle internationale qu’à partir de la moitié du dix-neuvième siècle, quand les troupes de Napoléon III pénétrèrent au Mont-Liban pour y arrêter les massacres entre Druzes et Maronites.

Quant à ma conviction de biographe passionné de la vie, des pensées et des œuvres merveilleuses du Docteur Dahesh, elle est la suivante : le jour où, à la lumière de ces événements dignes de mémoire, sera dévoilée au monde la valeur messianique du Daheshisme (pour qui il n’est point de religion véritable sans le respect de la croyance des autres), Beyrouth, qui en fut le berceau, occupera le même rôle de foyer universel, tenu depuis des siècles par JérusalemPour lire plus…

[1] Mont-Liban : Le Massif central de Syrie nommé par les indigènes au temps des Ottomans « Sandjak du Liban », par les géographes de langue anglaise « Mount Lebanon », et par les Arabes syriens « Djabal Loubnâne ».

[2] Noyau du Grand-Liban fondé par le général Gouraud le 1er septembre 1920.

[3] L’antique nom de Jérusalem dérive d’Ourou-Salim : « La ville fondée par Salim » ou « La ville dédiée au dieu Salim ».

[4] Autre nom qu’on donne au Liban.

Pour découvrir : Le Liban dans la Bible et l'Exode du pleuple juif vers la Terre de Canaan

Sans le Pays du Cèdre, il n’y a point d’Israël au sens biblique du terme ! Ne dit-on pas « la Terre promise de Canaan » ? Le Liban ne fait-il pas partie du « Pays de Canaan » donné à la postérité d’Abraham comme un héritage qui lui est échu ? Dans le Deutéronome, Moïse ne chante-t-il pas aux portes de la Terre promise : « Laisse-moi passer, je Te prie, laisse-moi voir ce bon pays de l’autre côté du Jourdain, ces belles montagnes et le Liban » ? Mais de quel Liban s’agit-il, et de quelle terre promise ? La Terre promise, finalement, tout comme le Royaume de Dieu, pour employer les mots de Jésus, se trouvent dans notre cœur… et surtout dans l’amour du prochain, car qu’on le veuille ou non, l’homme est le frère de l’homme ! Mais aussi quelle idée désastreuse d’avoir détaché le Liban de la Syrie et la Palestine du Liban, pour ne citer que ces pays frères voisins en mal d’entente, alors que tout les unit, peuples, cultures et frontières. En faisant un retour en arrière dans les documents et les archives historiques de ce temps qui fut à l’origine de leur déchirement, on est sidéré et surtout heureux de découvrir, que la majorité des Libanais, des Palestiniens et des Syriens de ce temps du partage de l’Empire Ottoman en petits États, n’en voulaient pas, les Juifs de Jérusalem, les Muftis de Damas et les Maronites de Baabda en tête. Tout cela pour dire qu’il nous faut retourner à l’idée originelle d’unité sociale, qui est l’unité totale de la Famille de Canaan : unité ethnique, économique et religieuse, afin que vive et resplendisse la Terre de Canaan rêvée par Abraham – le père commun de tous les enfants de cette région : Juifs, Chrétiens et Musulmans. Je pense que tout comme l’Europe qui s’est entredéchirée pendant des siècles sans fin en des luttes qui ont retardé son épanouissement, l’Amérique, l’Inde ou le Pakistan, la Terre de Canaan sera unie ou ne sera pas ! Pour en savoir plus

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