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Rappeler à leur devoir les héritiers du Docteur Dahesh, Mervat Zahid et ses quatre enfants : Amira, Hoda, Amr et Mahmoud Zahid. Laisser une trace écrite de leur comportement irrégulier dans une affaire qui touche de près le Fondateur de la Mission Daheshiste, dont ils se prétendent les fidèles disciples. Essayer enfin d’obtenir un objet précieux arbitrairement gardé en leur possession, qui m’appartient, et que m’a légué le Docteur Dahesh par testament écrit. (Chose apparemment impossible, car, comme dit le dicton, même les dieux ne peuvent « forcer un âne à boire quand il n’a pas soif ».)
New York, 2 septembre, 2001
Mémoires
Une semaine après ma lecture du Vingtième Voyage du Docteur Dahesh, j’ai prié Hoda, après l’avoir consultée sur la question, de s’adresser à sa mère au sujet de la Canne (que le Docteur m’avait promis qu’elle serait la mienne après sa mort).Voyant ses hésitations, j’ai écrit une lettre à Mervat que sa fille a trouvé quelque peu insultante. Sur le conseil de Chucry et de Saad, Hoda, à qui j’ai fait parvenir leur avis, proposa finalement pour me satisfaire de faire parvenir à sa mère mon message (mais verbalement,) adouci et courtois. J’ai accepté à la condition que sa mère fût prévenue qu’en cas de refus j’allais agir en conséquence. Conciliante comme elle l’est de par sa bonne nature, la douceur de Hoda a fini par avoir raison de mon impertinence naturelle. (Une telle douceur est faite pour calmer les tempêtes, comme la voix des prophètes.) Quelle ne fut sa surprise quand sa maman lui répondit :
« Mais ma chère fille, je n’ai nul besoin de lire ce qui est écrit dans le journal de voyage du Docteur, j’étais présente quand il a promis cette canne à Georges. La volonté du Prophète est sacrée, cette canne lui appartient de droit. Aussitôt que ta soeur Amira sera arivée, je lui demanderai de me la tirer de la chambre du Docteur. »
Elle voulait être sûre, lui déclara-t-elle, de me remettre la bonne canne, et non une autre.
Emportées par le vent, plus de deux semaines se sont écoulées sur cette belle promesse, et je n’ai point encore obtenu satisfaction. Un jour c’était ceci, un autre jour cela. Enfin le 1er et le 2 septembre, Hoda partit pour une visite à sa famille à Greenwich, et bien entendu je n’ai pas manqué de lui rappeler la question. Pareil, rien que de belles paroles et promesses creuses (de la part de sa mère) : je la lui remettrai, c’est entendu, mais de Canne point ! N’ayant point jusqu’à ce jour obtenu satisfaction (pas même l’assurance d’une date fixe pour la remise de la Canne,) et Hoda refusant toujours de dire à sa mère les conséquences d’un tel comportement, j’ai pensé, avant de rendre public la question, expédier aux frères et aux sœurs de la Mission, la lettre dans laquelle je prévenais Mervat Zahid des conséquences de cet enfantillage, indigne d’elle et de la situation.
Lettre ouverte à la Famille Zahid (et notamment Mme Mervat S. Zahid)
Sujet : La Canne du Bien-Aimé
Étant, vous et les membres de votre famille (cités dans le Testament du Prophète Bien-Aimé : Amira, Amr, Hoda et Mahmoud Zahid,) comme les seuls héritiers universels de ses biens, vous êtes aussi dépositaires de ses vœux.
Il est donc naturel (malgré que cela coûte à ma nature,) de m’adresser directement à vous au sujet d’une affaire restée otage de votre négligence (ou peut-être de votre ignorance, je veux bien le croire : car vous n’êtes pas censés tout savoir à propos du Docteur) et malheureusement aujourd’hui, de votre notable mauvaise volonté.
Je veux parler de ce que vous avez lu (écrit de la main même du Docteur,) rédigé clair comme le jour dans un de ses manuscrits (Le Vingtième Voyage). Il ne s’agit de rien de moins que cet objet précieux, la Canne du Docteur, tenue encore en votre possession et qui m’appartient de plein droit depuis sa disparition. (Je suis sûr que pour me la chicaner, vous particulièrement madame Mervat Zahid, vous seriez capable de nous faire un grand miracle, celui de nous ressusciter le Prophète par exemple, ou de tirer je ne sais quel lapin de votre chapeau, alléguant que le Docteur Dahesh n’est pas mort pour que j’obtienne satisfaction, et que d’ailleurs le Prophète Bien-Aimé ne peut mourir. Je vous répondrai : s’il ne meurt pas, sa volonté non plus, et cette Canne ne m’appartient pas moins.) Il me l’a dédiée (et même en votre présence), elle doit donc physiquement m’appartenir, rien ni personne n’y peut rien ; car qui sommes-nous pour discuter sa volonté ? Et comment peut-on le faire quand elle est par essence impénétrable ? Il me l’a offerte de tout cœur sachant l’amour que j’ai pour lui (lequel existe avant que les Prophètes et les Cannes des Prophètes n’existent).
Voilà pourquoi je m’adresse à vous : la Canne du Prophète, objet historique et de la plus haute valeur, sur laquelle il s’appuyait en marchant dans ses dernières années et notamment durant son voyage en Inde, doit m’appartenir. Que dis-je! elle m’appartient, puisque le Docteur a promis qu’elle sera la mienne « à la fin de cette vie matérielle. »
Je désirais vous en parler dix-sept ans plus tôt, mais je n’avais ni le cœur ni surtout la présence d’esprit de vous en toucher un mot. Ensuite le Docteur ne m’avait pas clairement spécifié sa volonté. Puis enfin, m’étais-je dit, quelle canne pouvait remplacer Celui que je venais de perdre. (Quelle canne de Moïse remplacerait Moïse, et il s’agit-là de plus que de Moïse.) Quand j’ai appris plus tard qu’il vous avait nommés ses héritiers, j’ai voulu vous la réclamer ; mais j’étais sûr, étant un homme réaliste, que personne ne prendra ma demande au sérieux (bien que je soupçonne, comme je l’ai dit plu haut, que vous, Mervat Zahid, vous étiez présente lors de cette conversation entre le Docteur et moi. Mais encore, vous ne pouviez me la donner, car le Docteur Dahesh n’avait pas clairement spécifié sa volonté *Voir plus bas note 1). Toujours est-il qu’elle existe écrite dans son journal qui vient de paraître et que je suppose que vous avez lue, car vous l’avez fait paraître ; ou peut-être au contraire, que vous n’avez point lue, car vous auriez immédiatement songé à tenir cette promesse… vieille de près de vingt ans aujourd’hui.
Le Docteur dit bien (lisez page 201) : « La Promesse de l’homme libre est une dette sacrée. »
Une dette que vous, les héritiers du Docteur, êtes obligés de tenir, si vous avez le moindre respect pour la parole et les écrits de Celui que vous prétendez servir. (C’est une faute grave de ne pas lire ce qu’on publie, et encore une plus grande faute de ne pas y accorder sa conduite.) Prouvez-moi, malgré ma volontaire insolence, que vous savez demeurer justes même avec ceux qui prétendent que vous ne saurez l’être que lorsqu’il s’agit de votre intérêt personnel. (Et peut-être ne s’agit-il, après tout, que de votre intérêt, comme je vous l’expliquerai par la suite.) Enfin soyez sûr que, dans le cas contraire, j’aurais recours à d’autres moyens en mon pouvoir pour en tirer satisfaction, plein de mon droit : celui de vous rappeler que le Bien-Aimé vous a placés sous dette d’honneur envers moi. J’irai (qui sait comment peuvent tourner les choses ?) jusqu’à tenir un procès en bonne et due forme contre les héritiers de mon maître, de tenir en leur possession un objet historique de la plus haute valeur, qui m’appartient.
Même si je suis indigne de posséder cet objet sacré (et je le suis,) sachez que le Docteur a bien vécu chez vous, alors que vous étiez peu dignes (à moins que la médiocrité ne soit une vertu ; alors là, vraiment, je comprends pourquoi le Docteur vous a placés au-dessus des anges). Ces deux faits sont un rappel que les Dieux agissent d’une manière étrange, et que les voies du Seigneur sont impénétrables. Ils inclinent aussi notre jugement à plus de modestie. C’est surtout un rappel, que si vous avez hérité du Docteur cette haute responsabilité, ce n’est pas pour un mérite personnel, mais pour une raison qui nous dépasse. Enfin que vous devez respecter cette question, comme nous devons respecter toutes celles qui concernent votre héritage (et on n’hérite en réalité que l’honneur ou la disgrâce). N’abusez pas plus longtemps de votre position, pourquoi traîner les choses en longueur ? je crains que du tort ne vous arrive (non que cela me fasse chaud ou froid), ou que du mal ne m’arrive si ce présent du Docteur n’est pas en ma possession. À vous de décider, vous pouvez beaucoup perdre en refusant de me la remettre… mais alors quelle perte avec mon estime.
Prière de croire à mes respects les plus sincères.
Georges H. Chakkour
(La suite et les conséquences de cette affaire pour bientôt…)
* Note 1
Le fait d’avoir dit à sa fille Hoda : « Mais je n’ai pas besoin de lire le Voyage du Docteur pour la lui remettre, j’étais présente quand le Docteur le lui a promise », indique le mensonge de Mervat Zahid, et la met en contradiction avec ce qu’elle m’avait dit dans le passé, quand je lui avais demandé la canne la première fois… Car si c’était le cas, pourquoi avoir attendu tout ce temps pour accepter le fait qu’elle doit me remettre la canne du Bien-Aimé ? Ce mensonge, même s’il était vrai, ne la rend pas moins coupable d’avoir arbitrairement gardé la Canne du Docteur en sa possession.
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