La Presse

Georges Henry Chakkour et la presse libanaise

Troublant article de Joumana Nahas sur Dahesh dans l’Hebdo Magazine

NOUVEAU Troublant article de Joumana Nahas sur Dahesh dans l’Hebdo Magazine

[ Couverture Hebdo Magazine Liban Dahesh ] Article de Joumana Nahas paru dans un numéro spécial de L’Hebdo Magazine Liban : Le Daheshisme, Religion, Secte ou Philosophie ?

Il a été l’un des personnages phare du Beyrouth des années 40 à 80.
On lui prête des miracles par centaines, ses adeptes parlent de lui comme d’un prophète, un envoyé d’un Dieu unique et omnipotent, le même pour toutes les religions du monde. Le Dr Dahesh a fait la Une des journaux libanais pendant longtemps, tant ses prédictions, ses manifestations spirituelles diverses et ses prophéties ont épaté les plus sceptiques. Il a été aussi très sévèrement persécuté, lui et ses disciples de l’époque. Le dahéshisme a survécu à son fondateur; et, même s’ils ne sont pas recensés, on peut estimer le nombre d’adeptes au moins à plusieurs milliers, à travers le monde. Magazine en a rencontré quelques-uns…

La première chose que l’on remarque, une fois entré dans le bureau des avocats Farès et Khalil Zaatar…

Lire plus »

Dahesh fusillé en Azerbaïdjan en 1947 suite au complot du gouvernement libanais ourdi

Photo publiée dans la presse : Dahesh fusillé en Azerbaïdjan en 1947 suite au complot du gouvenement libanais ourdi par Béchara el-Khoury et son éminence grise, Michel Chiha, le frère de Marie Hadad (une des disciples les plus proches du Docteur Dahesh).

Afin de vous faire connaître les péripéties de ce crime qui n’a pas dit son dernier mot,
Éditions Jeune Lévrier compte publier prochainement
les 2 lettres historiques de Marie Hadad adressées à la Société des Nations
et à son frère Michel Chiha (qu’elle rend responsable du crime).
Lettre de Marie Hadad adressée au Secrétaire général des Nations Unies

Lire plus »

Vous et les Dahechistes prétendez que les enseignements de Dahech ne portent nulle atteinte aux autres religions, notamment, chrétienne. Or, vous remettez tout le Christianisme en question, en affirmant dans votre ouvrage, en référence à un dialogue qui aurait eu lieu entre Daniel et Philippe, que « Jésus n’est pas mort sur la croix… Ce n’était pas Jésus, mais son fantôme qu’on a cherché à lapider dans le Temple… » Comment conciliez-vous ces dires paradoxaux ?

C’est toujours ainsi dans les religions… Jésus lui-même a « prétendu » ne pas porter atteinte à la religion de Moïse. Et pourtant il a tout renversé de fond en comble, non pour en démolir les principes, mais dans un esprit de reconstruction bien entendu. Quant à votre question (très intéressante) : « Comment conciliez-vous ces dires paradoxaux ? » Je pense qu’un volume suffirait à peine pour vous répondre, alors que la réponse est dans la question même. En ce sens, que les Religions ayant toutes une même Source divine, elles ne peuvent pas se contredire. Et si elles le font en certains points, ce n’est qu’en apparence. Je suis innocent de cette contradiction (permettez-moi cette boutade,) elle existe entre l’Islam et le Christianisme bien avant ma naissance… Ce n’est pas nous, les Daheshistes, qui avons créé cette contradiction ! Tout cela d’ailleurs, et bien d’autres questions encore, je l’explique amplement dans mon second volume.

Et voilà justement où le Docteur joue un rôle important de réconciliation (important à cause de la situation aberrante d’intolérance religieuse dans le monde actuel,) un rôle de réconciliation essentielle entre ces deux religions cousines, nées d’Abraham. C’est qu’il explique d’où viennent ces contradictions restées obscures, et en dénoue le désaccord par sa vie et sa mort présumée en Azerbaïdjan en 1947, alors qu’il n’avait jamais quitté le Liban… La vie de Dahesh, sa jeunesse, ses miracles et ses enseignements, mais plus que tout sa mort photographiée en Azerbaïdjan et « son retour à la vie », servent d’illustration et de mise en lumière on ne peut plus évidente des points que j’avance dans mon livre. (Si vous voulez que j’élabore d’avantage, je le ferai plus tard quand mon temps me le permettra. Mais tout cela est, comme je l’ai dit, amplement expliqué dans mon second volume.)

Puis une chose très importante, quoique Daheshiste corps et âme, une chose doit rester claire entre nous : Ce que je dis représente Ma façon de penser et non celle d’un autre, Daheshiste ou pas. Je parle en MON nom et ne représente la pensée d’aucun courant philosophique et religieux ! Voyez-vous, la beauté du Daheshisme est justement dans cette indépendance philosophique, variable à l’infini. Elle existe au sein du Daheshisme comme d’ailleurs, vous le savez bien, depuis l’origine dans le Christianisme et l’Islam.

Vous dites : « Très jeune, j’ai perdu ma foi catholique, apostolique et romaine… » en quoi les enseignements de Dahech vous ont paru plus plausibles ?…

Ce qui m’a fait aimer le Docteur, c’est sa pensée libre et indépendante, toujours respectueuse de celle des autres, critique mais toujours respectueuse ! Puis sa personnalité, son amour de la vie, sa passion pour les arts et la littérature… Il m’a fait comprendre que les enseignements sublimes du Christ étaient d’actualité plus que jamais… Ce qui m’avait fait perdre, très jeune, « la foi catholique, apostolique et romaine, » n’a absolument rien à faire avec le Docteur Dahesh. Enfant de mon siècle j’ai dû subir, comme une foule d’autres Chrétiens de ma génération (qui ne l’admettent pas,) cette froideur religieuse. Je me suis expliqué dans d’autres écrits daheshistes sur ces années de doute et de besoin de croyance, car comment vivre sans religion ?! Toujours est-il que, sans cesser d’être Chrétien, l’Église (Catholique ou autre) cessait d’être pour moi le seul lieu où je pouvais adorer Dieu. Aussi, sans perdre la foi en Jésus, je cherchais des réponses à des questions métaphysiques comme on en a tous à cet âge… Sur la vie, la mort, l’immortalité, le Ciel, l’Enfer…

Des réponses aux questions philosophiques auxquelles le Catholicisme ne pouvait répondre avec satisfaction à un jeune homme né un peu rebelle, ou tout au moins des réponses au niveau de mon siècle. Puis d’ailleurs, le Christianisme n’est pas le Catholicisme, ni inversement le Catholicisme ou le Protestantisme ne sont le Christianisme. Dix mille Chrétiens, et pas un ne pense comme un autre… Dix-mille Chrétiens… et dix-mille Jésus ! Je ne suis qu’un exemple dans la foule… Si j’étais Musulman, je pense que je me serais posé les mêmes questions critiques sur Dieu et l’Islam.

En parlant de vos études dans les écoles chrétiennes, vous vous plaignez : « Aller tous les jours à la messe, sans aucun jour de repos… Pauvre de moi, non merci ». Puis, « Quel enfer que la religion ! » 
En quoi la religion vous paraît-elle infernale ? Et pourquoi ce dégoût évident ?…

Il ne faut pas prendre au sérieux ce cri de révolte innocent. C’est ma manière, un peu méditerranéenne, de m’exprimer. Il s’agit moins de palette « aux couleurs infernales », que d’enfer d’ennui, surtout que déjà à cet âge, j’étais attiré par les études musicales et que l’école m’en empêchait ! Cependant, et là je le déclare sans peur de souligner le mot « infernal » : Ce sont au nom de la religion Chrétienne, Musulmane et Juive, au nom de Dieu de Mahommet, de Jésus et de Moïse que les crimes les plus atroces sont en train de se commettre aujourd’hui parmi nous.

Quinze ans de guerre civile/religieuse au Liban… Et je ne parle pas de la guerre honteuse entre les Catholiques et les Protestants, ou entre les Chiites et les Sunnites, ou entre les Wahhabites et les Hachémites de l’Arabie heureuse qui, eux non plus, ne donnent pas un meilleur exemple d’unité religieuse, d’entente sociale et de respect politique mutuel. Aussi parler « d’infernal » à propos de religion, quoique ce ne soit pas mon intention première dans ce passage que vous citez, ne serait pas tout à fait faux. Je profite donc de votre question pour clarifier ce point, et vous en remercie. « La religion n’a rien d’infernal en elle-même, ce sont nous les infernaux et ce que nous faisons de notre religion. C’est, en d’autres termes, notre bêtise humaine qui est infernale. » Aussi l’enfer de l’Église pour moi, à cet âge tendre dont je parle dans « Rencontre », c’était de faire adorer aux Chrétiens du Collège de la Salle, dès leur plus tendre enfance, des statues et des icônes. Je suppose que vous savez de quoi je parle… sinon je vous envie votre bonheur ! Jésus est partout, et sa religion a voulu surtout libérer l’Homme du paganisme, pourquoi donc y retourner et dans l’Église même. Jésus, je l’adorais et l’adore encore partout.

Ma foi chrétienne n’est jamais morte. Si vous le croyez, c’est donc que je n’ai pas réussi mon livre. C’est ma croyance dans ces « rituels » et notamment dans « le paganisme catholique » qui s’est effondrée. J’explique tout cela dans la partie qui suit la Rencontre, et là je ne peux que donner raison à ceux qui m’ont critiqué de n’avoir pas publié les deux parties ensemble. Nous sommes comme génétiquement programmés pour tomber dans l’idolâtrie et le paganisme alors que tout l’effort des prophètes et de nous en libérer. Bref, en Dahesh, j’ai retrouvé le Christianisme pur, celui de Jésus.

Le « Dieu Le Père des Chrétiens » le « Allah des musulmans » vous semblent-Ils vraiment « plus illogiques que ceux de la mythologie », comme vous le dites ? Et l’Amour qu’ils enseignent ? Ne le trouvez-vous que dans le Dahechisme ?…

Ah, non ! Je n’ai absolument pas dit cela. Ni sur ce ton négatif, ce que j’ai dit est absolument différent. Je dois donc me citer avant de vous répondre :

« Notre habitat s’est élargi, virtuellement, mais les médias nous sucent la cervelle et nous grignotent les yeux et les oreilles comme des ortolans. Où que nous soyons, nous recevons à présent de belles images en couleurs, de partout, en direct; mais leurs factures, mais leurs palettes ne sont pas bien gaies. Ni le rouge rit son coquelicot ni le bleu respire son bel azur de jadis. En un mot, si tout a changé autour de nous, rien n’a changé en nous ! Surtout en matière religieuse : on a beau passer de l’idolâtrie polythéiste à l’adoration monothéiste, la caque sent toujours le hareng. Nos « Royaume de Dieu » sentent trop l’Olympe. Mais une Olympe de la décadence, mais une Olympe de pacotille qui n’a rien à voir avec les vrais Dieux de Socrate, de Cicéron et de Sénèque. Dans notre vieux bestiaire olympien, Zeus, Hermès, Apollon, Dionysos, tous ces dieux morts de la mythologie, en quoi, je me le demande des fois, furent-ils plus illogiques, moins fascinants, jaloux et terribles que Dieu le Père des Chrétiens, ou le Allah des Musulmans, ou le Krishna de l’Inde brahmanique ? Nous ont-ils rendus plus sages au moins? moins barbares ou moins polythéistes que ces anciennes divinités? Rien de moins sûr sinon je me trompe étrangement. »

Au lieu de s’en moquer, nous devons commencer par nous en libérer. Puis nous mélangeons trop les vrais Dieux de Socrate et de Sénèque avec la caricature qui nous reste d’eux ! L’amour que le Christianisme et l’Islam enseignent est sans contredit tout ce qu’il y a de plus beau sur la Terre des hommes. Ce serait totalement faux, et même ridicule de ma part de prétendre que cet Amour, je ne l’ai trouvé que dans le Daheshisme. Le Daheshisme est justement un rappel de cet Amour universel, pur et divin.

N’est-ce pas un peu « candide », en effet, de parler du Dahechisme comme d’une religion de substitut, en quelque sorte et de citer les noms de ceux qui lui furent hostiles – pour des raisons connues de tous – : les Khoury, les Chiha et les Pharaons qui incarnèrent, qu’on le veuille ou pas, une des classes politiques les plus instruites et les plus cultivées du Liban ?…

Le Daheshisme n’est en rien une religion de substitut, de même que le Christianisme et l’Islam… Je dirai la même chose du Bouddhisme ! Elles se complètent et se prolongent, s’éclairent et se consolident…Quant à ceux qui furent hostiles au « Message d’amour et de Fraternité universelle » du Daheshisme, ce ne sont que des entités pour moi. C’est vrai qu’ils incarnaient une des classes politiques « les plus instruites et les plus cultivées du Liban, » c’est ce qui fait justement que leur Crime contre le Docteur Dahesh est d’autant plus grand ! Car le Liban était désigné par l’Histoire et les circonstances de l’Histoire à être une sorte de phare de la Démocratie en Orient, de toutes les valeurs intellectuelles qui sont à la source de l’épanouissement social ou individuel, du progrès tant en politique, dans les arts, la science et dans le monde éditorial et journalistique. Certes, les Chiha, les Khoury et les Pharaon incarnaient la fine fleur de la culture libanaise de leur temps, ne l’étaient-ils pas, leur crime contre Dahesh aurait été moins odieux.

Cette classe « instruite, cultivée et politique » devait donner l’exemple, et honorer la Démocratie et les libertés du Liban qui, dans le temps, était l’exemple d’un avenir glorieux pour tous les pays arabes. C’est malheureusement cette classe politique, supposément instruite, qui a bafoué les principes de la Démocratie libanaise. Messieurs Khoury, Chiha et Pharaon ont persécuté Dahesh parce qu’il professait que l’homme est le frère de l’homme… Il a voulu jeter un pont entre nos croyances, et a convié les Libanais à croire librement au Dieu de leur choix, dans le respect de la croyance des autres. Voilà tout le Daheshisme ! Toujours est-il qu’ils ont écrasé la Constitution d’un pays libre parce que Madame Marie Hadad, née Chiha, a cru en Dahesh et en son esprit de religion pur et indépendant.

Qu’ont-ils fait ces gens que vous citez, eux qui étaient les gardiens de la Constitution, sinon poignarder ces valeurs ? Même si mon intention n’est pas de les juger, l’Histoire les jugera… leurs actes les jugeront ! Le Liban les jugera… Leurs enfants les jugeront un jour… Mais le mal qu’ils ont fait à ce grand Réformateur divin, c’est un mal qu’ils se sont fait à eux mêmes et à toute la nation libanaise. Oui, malheureusement, si les enseignements du Docteur Dahesh étaient accueillis avec justice et impartialité, le Liban ne serait pas tombé dans les atrocités de la guerre civile. En bannissant Dahesh du pays, en tuant sa vérité, en calomniant ses principes, c’est notre bonheur national qu’ils ont banni, c’est tous les Libanais qu’ils ont assassinés.

Ce n’est donc pas une question d’éducation et de niveau social, mais bien de conscience sociale et de responsabilité culturelle. Si ceux qui ont combattu Socrate, Jésus ou Dahesh étaient l’élite la plus éduquée de leur nation, ceux qui les ont défendus ne l’étaient pas moins. Je cite à titre d’exemple, toute proportion gardée, Platon, Saint-Paul et Marie Hadad qui, à mes yeux, fut une des femmes les plus brillantes de son siècle !

Quant aux « raisons connues de tous », j’aurai grand plaisir à les discuter si vous me le clarifiez.

*

Petit mot de la fin pour la Revue du Liban…

Chère Madame, Cher Monsieur

Je remercie infiniment la Revue du Liban et son équipe éditoriale, de s’intéresser à mon livre et d’ouvrir ainsi librement, et dans un esprit de débat pur et stimulant, le sujet du Docteur Dahesh. Il est temps qu’on en parle… Car peu d’hommes furent plus controversés en leur temps que l’homme qui fait l’objet de mes études et de me écrits voilà déjà bientôt plus de vingt ans.

Je vous remercie surtout de m’avoir permis dans vos colonnes de clarifier certains points. J’espère néanmoins que mes réponses seront publiées intégralement, et si elles doivent être abrégées de respecter l’esprit de mes réponses dans leur intégralité.

Je reste à votre disposition pour toute autre question concernant le Docteur Dahesh ou moi personnellement.

Respectueusement,

Georges Henry Chakkour

Copyright © 2009 Georges H. Chakkour – Tous droits réservés