Au clair de l’apocalypse

Dans mon rêve le plus profond
je te vis!
– Dahesh! –
Tu étais au-delà du Monde,
siégeant comme une vision de jaspe et de cornaline,
sur un Trône de diamants et d’émeraudes.
Tes Six Anges se tenaient trois à ta droite, et trois à ta gauche!
Un Séraphin de ton Armée céleste s’avança,
tenant une balance prête dans la main.
Quand tu lui fis signe,
il se pencha et cueillit le Monde,
comme un fruit mûr sur la branche du Temps;
et le posa sur un des plateaux éclatants de la balance.

Et puis il le pesa…

A ce moment-là,
un éclair jaillit du plus haut du Ciel;
et juste au moment où sa pointe allait dévorer la Boule Bleue,
d’un regard tu le dévias.
Alors tout le Dôme Céleste se détendit,
comme une mer après la tempête.
« Ne touchez pas à la Terre!
Mes Enfants et les Enfants de Dieu
sont encore parmi les peuples et les nations. »

Alors le Séraphin reprit le fruit
et le reposa sur sa branche,
encore mollement balancée par sa cueillette!

Juste à ce moment,
un nuage multicolore t’enveloppa.
Il en jaillit des milliers d’arcs-en-ciel;
et un hymne sourda à travers le silence sidéral,
comme le chant d’un ruisseau encore plus céleste.
Et sur la Terre
je te vis renaître homme parmi les hommes;
et la ville de Jérusalem fut ton berceau!
Tu fus Dahesh!
Tu fus, toi l’être qui n’a jamais cessé d’être,
l’Homme Bien-Aimé!

Depuis ce jour, la vie livre un combat de géants contre la mort!
Ta parole contre les ténèbres!
Ton amour contre leur haine!
Ta compassion contre leur jalousie!
Ton miel contre leur fiel!
Tes roses contre leurs calomnies!
Tes cantiques contre leurs épines!
Tu n’as jamais fait de tort à personne.
Tu esquives les coups
et tu braves leurs lances et leurs flèches.
Les rochers grêlent sur ta tête,
les volcans crachent leurs laves envenimées,
tu marches, et tort ne fais à personne!

Finalement,
leur fatigue triompha de leur haine déchaînée.
Dans leur « aveugle » emportement,
ils s’étaient entredéchirés!
Quand, finalement, la gloire du triomphe
vint couronner ton front,
tes enfants ramassèrent leurs armes
et, comme un tas de brindilles mortes,
les jetèrent aux flammes.

Soudain le Monde entier vit ta face!
– Dieu regardait à travers les soleils
qui éclatèrent dans tes yeux! –
C’était comme une métamorphose d’étoiles!
Tu redevins Adam!
Tu redevins Dahesh!
Et Ève, et Abel, et Caïn, et le Serpent, et Noé,
et tous les saints et tous animaux de la Terre,
se pressaient autour de ton Trône,
comme autour d’une fontaine superbe,
jaillissante de vie et de rêves,
dans les montagnes célestes de l’extase!

Des milliers de milliers de siècles passèrent!
Des empires naquirent, puis s’écroulèrent;
et puis d’autres naquirent et disparurent,
et ton Nom grandissait sans cesse!
Tes ennemis, je les vis aussi!
Je les vis dans leurs enfants,
et dans les enfants de leurs enfants!
Ils luttaient, à présent, pour la gloire de « ton Ombre »,
et te bâtissaient des temples
avec un amour incommensurable!

Mais toi tu habitais le Ciel!
Les étoiles étaient ta Demeure!

Toi et tes véritables enfants,
le nuage d’arcs-en-ciel revint
et vous enveloppa
dans une béatitude immortelle,
créant comme des visions de jaspe et de cornaline!
Et vous disparûtes dans l’immensité
comme l’ombre d’une aile,
caressant de son vol l’onde d’un lac béni.

– Et moi je me réveillai! –

Et c’est à ce moment-là que je découvris
que j’était dans un Monde nouveau!
Le Ciel Ancien avait disparu.
Un millier de soleils ornaient le Nouveau Ciel,
et la nuit je « voyais » le Visage de Dieu
à travers le voile transparent des étoiles!
J’étais dans un jardin merveilleux;
les pétales étaient en pierres précieuses,
et les perles multicolores,
pavaient d’enchantement ses allées infinies!
Des nuées de papillons
enveloppaient le vol merveilleux des oiseaux,
et le chant ineffable des branches
créait des harmonies – sans cesse renouvelées, –
qui, elles, me ravissaient d’extase en extase!

Et quand, après des siècles de jouissance sans fin ,
je vis enfin ta face,
je courus me prosterner à tes genoux,
– pour adorer le Dieu de l’Univers à travers toi! –
Toi l’Amour et le Pardon!
Toi le Ciel et la Résurrection!
Toi! Dahesh!
le « Prophète Bien-Aimé »
de toute la Création !

Amertume

Nous sommes l’un de l’autre,
– étoiles du silence! –
Je suis de toi,
– pouvoir sidéral! –
Et vous rêves! rêves!
Comme l’eau d’une fontaine,
nous sommes l’un de l’autre
– amertume! –

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Au bout de l’espoir

Ô Poésie!
Toi qui ne chantes que la vie et l’amour en l’homme,
allons retrouver l’aube,
au bout du long chemin,
retrouver l’aube au bout de la lutte!
Voici nos chants!
Voici notre sang!
Voici nos rêves, nos peines et nos diamants!

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Au clair de l’apocalypse

Dans mon rêve le plus profond
je te vis!
– Dahesh! –
Tu étais au-delà du Monde,
siégeant comme une vision de jaspe et de cornaline,
sur un Trône de diamants et d’émeraudes.
Tes Six Anges se tenaient trois à ta droite, et trois à ta gauche!
Un Séraphin de ton Armée céleste s’avança,
tenant une balance prête dans la main.
Quand tu lui fis signe,
il se pencha et cueillit le Monde,
comme un fruit mûr sur la branche du Temps;
et le posa sur un des plateaux éclatants de la balance.

Et puis il le pesa…

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C’était hier

Hier, en passant près de ma demeure,
tu es venu t’asseoir à l’ombre de mes jardins.
Tu as mangé de mes fruits;
et dans le silence de ton coeur,
tu a béni mes arbres et mes rameaux.
Depuis ce jour mémorable,
j’ai tracé de nouvelles allées
parmi l’herbe tendre et les fleurs odorées.
Et ma tristesse me tourmente
– sans cesse –,
car en mon coeur quelque chose me dit,
qu’avant longtemps,
tu ne reviendras plus mêler ton ombre
aux ombrages que tu as bénis.
Tes traces sont encore partout vivantes;
aucun pas d’ami n’est venu les effacer.
Car parmi l’herbe verte et les feuillées fleuries,
j’ai emprunté de nouveaux chemins.
Et chaque matin je me lève avec l’aube,
et nettoie la poussière des étoiles,
qui tombe les effleurer;
et je prie le Ciel que tu reviennes,
en baisant, comme elle,
ô Dahesh!
ton passage qui m’a béni.

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Cendres

Demain je serai un peu de cendres
dans la main de la nuit!
Demain je serai un chant muet
au sein d’une corolle!
Mais Ton souffle ressuscitera ma joie,
et les abeilles messagères
butineront dessus ma fleur!

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